Et si on s'était finalement dit je t'aime ?

IJe l'attendais impatiente, tantôt à m'asseoir sur le canapé tantôt à faire les cents pas dans toute la maison. C'était aujourd'hui qu'il devait rentrer de mission, il allait pouvoir constater comment mon ventre avait grossi depuis quatre mois. Je regardais mon téléphone, il n'allait plus tarder à passer le pas de la porte, encore deux heures à tenir. Ce qui me rappelait que je devais aller chercher notre poison à l'école, il était intenable depuis ce matin. Il savait que son père rentrait aujourd'hui, ce qui l'avait mis dans un état d'excitation pas possible. "Maman, il rentre quand papa ? Mamaan ! C'est maintenant qu'il rentre ?" Depuis quelques jours, ces deux phrases n'arrêtaient pas de sortir de la bouche du petit garçon. Et aujourd'hui, je les entendais plusieurs fois par heure, heureusement qu'il avait école, au moins cela va l'occuper. Quant à moi, je devais nettoyer la maison et préparer le repas de ce soir. Mes deux frères ayant pitié de me voir galérer à passer un coup de balai avec mon gros bidon, ils se sont proposés à faire le ménage à ma place. J'avais pour obligation de prendre soin de moi et de ne rien faire de physique. Dès que je m'approchais de la cuisine ou d'un balais, ils me rembarraient comme un enfant après une bêtise. Ce qui me décida à fuir la maison et faire les magasins de puériculture. Évidemment l'un d'entre eux m'a accompagné et a conduit à ma place, à croire qu'enceinte voulait signifier handicapée pour eux. Il faut l'avouer, je trouvais toutes ces attentions adorables, prendre soin de leur petite sœur quand son mari était parti.

On a failli ne pas être ensemble. J'ai failli ne pas lui avouer ce que je ressentais pour lui. Il allait partir une nouvelle fois en mission en me laissant seule à Fairwalk, il y avait bien Jensen mais je n'étais pas la même qu'avec Lukas. Oui, j'étais folle amoureuse de lui, je ne demandais qu'une chose, qu'il m'avoue ses sentiments pour voir que je ne m'étais pas trompée, qu'il y avait bien quelque chose entre nous. On avait passé la veille de son départ ensemble, à rigoler et penser à autre chose, se créer des bons souvenirs pour que chacun garde une bonne image de l'autre et ne parte pas sans regrets. C'était notre tradition, notre moment à nous deux et rien ne devait perturber cela. Cette fois-ci, on avait décidé de rester chez moi, il devait passer la nuit avec moi. Pendant toute la journée, on avait déambulé dans les rues de la ville, à faire du lèche vitrine et profiter de la chaleur d'une journée d'été. Pour le soir, un barbecue à la maison avec une bière dans la main et à profiter du jardin. Il faisait encore chaud et un léger vent chaud caressait ma nuque, l'ambiance était parfaite. Installés confortablement sur les transat avec la radio qui diffusait une musique qui collait à l'ambiance, vous savez ce genre de musique que l'on écoute à la fin d'une bonne journée d'été où tu penses à rien de sérieux. Le goulot de la bière effleurait mes lèvres puis je bus une gorgée de ce liquide ambré qui coulait à présent dans ma gorge. Un vrai délice, une soirée des plus merveilleuse qui effaçait le fait que le lendemain il allait s'envoler loin de moi. La radio diffusait à présent une chanson avec une mélodie plutôt douce et en prêtant un peu plus attention aux paroles, celle-ci décrivait la situation dans laquelle j'étais. Peut être que c'est grâce à cette chanson ou à je ne sais pas quoi, mais j'ai sauté le pas et je lui ai tout déballé. Et nous voilà à présent marié, parents d'un petit garçon de quatre ans et d'une petite fille qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.

Après avoir emmené mon frère dans plusieurs magasins et en avoir profité de le balader un peu partout, on a été cherché Luke. Dès qu'il nous a vu, il a couru telle une fusée pour se jeter dans les bras de son oncle et ensuite venir dans mes bras. "Il arrive bientôt papa ?" - "Dans deux heures mon p'tit monstre" Il ne comprenait pas encore la notion du temps mais je l'ai rassuré en lui disant que ça irait vit. Apparemment soulagé de ma réponse, il repartit de plus belle en énumérant tout ce qu'il avait fait de la journée et de parler de la surprise qu'il avait fait à l'école pour son père. En chemin, nous nous sommes arrêtés à une boulangerie pour le goûter du petit et récupérer le gâteau pour l'arrivée de Lukas. De retour à la maison, tout le monde s'est affairé à préparer la maison pour son retour puis Dexter et Paul nous ont laissé tranquille. Une bonne heure après leur départ, la porte s'est ouverte laissant apparaître la silhouette de mon mari.

lukas & rose

C'était le grand jour ! Aujourd'hui était mon dernier jour de mission, enfin c'était hier pour être précis, mais j'ai pris l'avion très tôt au petit matin. je ne pourrais pas dire si le vol s'est bien passé, car j'ai dormi durant tout le trajet, il faut dire que depuis près de quatre mois je dors sur un lit picot, une sorte de lit de camp, pas très confortable, mais c'est mieux que de dormir par terre ! Enfin le vol a du bien se passer, car je suis encore en vie. J'aime mon métier plus que tout, mais je suis content quand je rentre chez moi, je prends plus de plaisir dans les choses simples de la vie. En Irak, les enfants n'ont pas tout ce que les Américains ont et ils sont heureux, même si leur pays est en guerre. Ils se contentent du peu qu'ils ont et des fois, je me dis c'est ce que nous devrions faire aussi. Du moins, si c'est les autres ne le font pas, j'essaie de le faire, je profite des petites joies de la vie. Passer une soirée avec ma femme, jouer au ballon avec mon fils, mangez un cheeseburger. Car je dois dire quand je pars en mission hormis mon fils et ma femme qui me manquent terriblement, la nourriture me manque aussi beaucoup ! Moi qui suis un gros mangeur et qui apprécie un bon petit plat, c'est dur des fois !

Mais bon, tout ça va bientôt être à moi car l'avion vient d'atterrir sur la base. J'ai le sourire aux lèvres quand je descends de l'appareil, enfin sur le sol américain. Je prends une grande bouffée d'air, avant d'attraper mon paquetage. Je regarde mes amis embrassaient leurs femmes et leurs enfants et cela me touche. Rose n'est pas là. Au début de notre relation, elle venait toujours m'accueillir, mais quand elle est tombée enceinte de Léo, elle a arrêté de venir. Il faut dire que ce petit bonhomme a bien fatigué sa maman et le docteur voulait qu'elle se repose. Puis qu'elle m'attende à la maison n'était pas plus mal. Une fois notre fils venu au monde, elle a gardé pour habitude de m'attendre à la maison, la base et une trentaine de minutes en voiture et les trajets étaient un peu long pour le petit et attendre au chaud à la maison était plus facile. C'est pour ça que depuis quatre ans, je dois attendre d'être entré pour voir ma famille. D'ailleurs cette dernière va s'agrandir, car Rose est de nouveau enceinte, elle me l'a annoncé un peu avant que je parte, elle venait de l'apprendre, elle était enceinte de deux ou trois mois, je ne sais plus trop. Mais maintenant, son ventre doit avoir doublé de volume, mais ça ne changera rien au fait qu'elle va être magnifique comme toujours...

J'attends quelques minutes que le taxi arrive et je monte dedans. « Bonjour James, vous allez bien depuis la dernière fois ? » Je papote un peu avec le chauffeur. Il faut dire que je devrais normalement habiter la base, mais j'ai demandé à rester à Fairwalk, car j'affectionne cette ville, puis Rose a grandi dans des bases et je sais qu'elle n'aurait pas voulu que notre Léo fasse pareille. C'est pour cette raison que l'armé loue les services d'un taxi qui m'amène et me ramènent à chaque fois que j'en ai besoin. Depuis le temps, je commence à connaître tous les chauffeurs et ça fait du bien de parler un peu. « Alors, votre femme, elle a accouché ? C'est une fille ou un garçon ? » Me demande le conducteur. « Non, il faut attendre encore un peu et pour le sexe je ne sais pas, elle voulait me l'annoncer de vive voix, mais j'espère avoir une fille.. » J'aimais mon fils plus que tout, mais j'aimerais avoir une fille, quand je vois comment je suis proche de ma soeur, je me dis que pour mes enfants ça sera la même chose. Le trajet se fait rapidement et sans vraiment m'en rendre compte, je suis chez moi. Je descends du taxi et prend mon paquetage. Je monte les quelques marches pour arriver devant le palier de ma maison. J'ouvre grande la porte et la referme derrière mois, j'ai à peine le temps de refermer la porte, qu'une petite tête blonde se dirige vers moi en courant. « Paaaaaapaaaaaaaa ! » Je lâche mon paquetage à terre et je prends mon fils dans les bras. « Alors, comment tu vas champion ? Tu as été sage avec maman ? » Je m'avance dans ma maison mon fils dans les bras et j'aperçois Rose. Je suis tellement heureux de la voir, je marche vers elle, toujours avec Léo et je l'embrasse délicatement sur ses lèvres. « Beurk ! » Mes lèvres se décollent de celles de Rose je me mets à rire, reposant mon fils à terre. « Allez, va jouer un peu que je parle à maman, je suis à toi après. » Je me redresse face à ma femme, posant ses yeux sur son ventre rond, je pose mes mains contre ses hanches et l'embrasse tendrement. « Tu m'as manqué ! »

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