J'en ai ma claque de ces vieux chieurs. Tout le monde me dit que je devrais leur être reconnaissant de m'héberger mais je leur ai rien demandé moi. Je m'en fou comme de l'an 40 de ces deux là. Et puis, ils sont toujours en train de critiquer mon père et ma mère. Pour qui il se prennent hein ? Ce ne sont que des connards qui ne savent pas de quoi ils parlent. Mon père n'était pas un connard et ma mère non plus. Alors ouais, j'étais peut-être pas si proche que ça de mon père quand j'en vois certains avec leurs parents, mais je m'en fou c'était mon père et je l'aimais quand même. Donc j'ai pas envie que des vieux dans leurs genres prennent plaisir à les insulter. C'pour ça que je traîne toujours dehors la nuit. Au moins, j'ai pas a respirer le même air qu'eux. Et puis, ils ne pensent quand même pas que je vais faire des efforts alors qu'ils m'empêchent de vivre ! La plupart du temps, ils ne veulent pas me laisser sortir pour aller voir Hope. La merde quoi. Mais bon, j'réussis à me barrer par la fenêtre. A force de rentrer chez les gens, j'ai réussis à pouvoir m'échapper de chez moi. J'verrouille ma porte et je me casse incognito pour aller faire un petit tour en ville.

La je viens de rentrer et j'peux pas encore me casser. Il faut que je reste "encore un peu". J'crois que ma "demi-soeur" est là. 'Fin c'est presque sûr, y a sa bagnole devant la maison. J'peux pas la saquer. Enfaîte, j'aime personne dans cette maison. J'le vois sur leur tête que personne aime d'où je viens. Alors qu'ils aillent se faire foutre. J'suis sûr que personne à compris que j'suis une gosse précoce, ils se comportent tous comme si j'avais trois neurones. Mais c'est bon, j'ai quinze ans, j'suis en terminal et j'suis capable de comprendre les mimiques humaines. Mais la pire... Je crois que c'est Lohanne. Putain, ça passe pas du tout, elle toujours en train de gueuler parce que d'après elle je ne respecte pas assez ses grands-parents. Et alors ? Eux ils me respect ? Déjà s'ils me laissaient vivre, ce serait peut-être plus simple pour réussir à se côtoyer.

J'me pose dans la cuisine et j'attrape une pomme. J'suis pas du genre à bouffer comme quatre et comme je suis une sportive j'fais attention à ce que je mange. Ouais, j'suis sportive. J'aime le sport. Malheureusement, j'suis taillée comme une allumette : pas de seins, pas de fesses. J'me suis retrouvée chez les pompom girl par défaut ; la lutte me trouvait trop menue donc ils m'ont recalé, j'ai foutu une bonne raclée à l'une des nanas du groupe, elle a regretté ; la natation c’était pas pour moi et tous les autres sports étaient exclusivement masculins. Donc, j'me suis retrouvée chez les cherleaders. Quand elle font du sport, c'est bien, ça bouge. Mais alors quand elles peuvent traîner, elles hésitent pas. S'en est presque fatiguant.

Je m'installe sur l’îlot tant qu'il n'y a personne. J'ai déjà pas envie de voir leur gueule à tous.

Encore une journée de travail qui s'achève. Ca se répète tout le temps. Mais la jeune femme faisait avec. Heureusement pour elle, elle aimait son travail. Étant créative, elle ne se trouvait jamais en manque d'inspiration. Mais les attentes exaspérantes ses patrons lui donnaient un peu de pression.

C'est donc fatiguée qu'Eleh' sortie de son travail. Elle regarda son téléphone. Il y avait un message de ses grands-parents. En le lisant, elle poussa un long soupire. Sa deuxième journée allait commencer. La belle brunette n'allait pas pouvoir encore rentrer chez elle. Ses grands-parents avaient encore « perdus » sa demi-sœur. Cette dernière n'avait encore pas du rentrer au domicile à l'heure convenue. Et comme Lohanne n'avait strictement aucun pouvoir sur l'adolescente, Eleh' allait devoir s'en charger. Elle n'aimait pas avoir ce rôle. Elle passait pour la méchante à cause de cela. Pourtant elle espérait pouvoir construire quelque chose avec cette gamine.

Erza' avait débarqué dans sa vie du jour au lendemain. Cela n'avait pas été facile pour la fratrie. Lohanne a tout de suite voulut jouer une sorte de relation familiale avec elle, mais la petite n'était pas prête. Elle l'avait donc rejeté en bloc ce qui avait créé un grand fossé. Quant à Lachlan, il semblerait que moins il la voit, mieux il se porte. Et de toute façon Elehanne n'a jamais cherché à savoir ce qu'il en pensait. La jeune femme ne veut juste pas plus de tensions dans cette famille. Ses grands-parents n'ont pas à vivre cela. Alors, elle essaye de ne pas avoir de conflit avec la petite nouvelle. Mais si elle a déjà un mauvais rôle…

La jeune femme se dirigea donc vers le domicile de ses grands-parents. Elle allait déposer quelques affaires puis partir à la recherche de sa demi-sœur. Cela promettait d'être super… Elle n'était pas du genre à la ramener par la peau des fesses. De plus, elle n'en voyait pas l'utilité, il n'était pas si tard tout de même. Elle devait vivre un peu sa vie. Mais bon… elle aurait le droit à une scène si elle ne s'exécutait pas.

En arrivant, elle entre dans la maison. Silence de mort. Il ne semblait y avoir personne. Eleh' déposa son sac et monta à l'étage. La jeune ado était peut-être dans sa chambre. Elle toqua mais n'obtint aucune réponse. C'est à cet instant qu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Le pas qu'elle entendit lui fit savoir que c'était la gamine. Elle émit un soupire de soulagement et descendit.

La jeune femme trouva sa demi-sœur installé à l'îlot central de la cuisine, en train de manger une pomme. Alors elle fit un petit sourire avant de s'approcher d'elle.

- Salut la miss !

Quand j'entends des pas qui descendent de l'escalier, j'ai qu'une réaction ; je tire la gueule. Et bah, elle peut pas rester à l'étage, elle. J'ai envie de voir personnes hors-mis les personnes que j'apprécie et finalement la liste est pas très longue : Hope, Alek, Jensen. Ouais, j'pense qu'on peut le mettre dans le tas, il est pas aussi con que tous les autres. Lui au moins, il est un minimum sympa. Il me pète pas les couilles parce que j'aime bien rentrer dans les maison quand personne n'est dedans. Heureusement, les vieux et les trois gogoles qui me servent de demi-frère et de demi-sœurs sont pas au courant. Ils feraient surement une syncope.
De toutes façons, y a pas beaucoup de monde qu'est au courant ; Jensen par ce qu'il m'est tombé dessus. La première fois que je me faisais chopper, j'ai eu de la chance. Hope parce que c'est ma meilleure amie et que je lui ai raconté mes premières expériences avec le mec qui m'a initié à ce sport très excitant et c'est tout. J'le dis à personne d'autre parce que ça vaut pas le coup. Imaginons que je le dise à d'autres personnes et qu'ils caftent. J'fais comment moi ?

- Salut la miss !
- 'Lut. Je soupire sans me retourner vers elle.

C'est toujours comme ça. J'vais les saluer par "politesse" mais faut pas qu'ils attendent plus de courtoisie venant de moi. Je leur ferais pas la bise, je leur parlerais pas de ma journée au lycée et encore moins de ma vie. J'vais pas non plus leur demander comme a été leur journée ou comment ils vont. Pourquoi ? C'est simple, pourtant, il n'y a pas grand choses à comprendre ; je m'en fou ! Alors, j'les laisse parler tout seul, comme des abrutit. J'sui sûre qu'ils ont trop souvent l'impression de parler à une statue. Ouais j'en suis fière. Sauf que là, je capte un truc. Qu'est-ce qu'elle fout ici alors que les vieux sont pas là ? Sinon, ils seraient déjà dans la cuisine à me faire chier. Je les connais. Ils ont pris l'habitude de me pourrir la vie beaucoup trop rapidement.

- Qu'est ce que tu fous ici ?

C'est mon franc parlé. Je parle toujours de manière vulgaire et comme je pense. Mais ça plait pas à tous le monde. J'parlais pas comme ça avec mes parents, mais eux, au moins, je les respectais un minimum. Eux, ils ont perdus tout mon respect lorsqu'ils ont commencé à vouloir être un peu trop "strict".
J'aimerais vraiment beaucoup pouvoir quitter cette baraque. Mais ça va j'ai encore un an à tenir. J'ai quinze ans, j'suis en dernière année et même si j'suis pas aussi vieille que les autres, j'pourrai aller à l'université et déménager dans une autre ville pour faire mes études tranquille. J'aurais plus personne sur le dos. J'aurais pas d'fric mais je pourrais toujours m'arranger pour trouver une solution.

Eleh' avait rejoint sa jeune demi-sœur dans la cuisine. Tout était comme elle s'y attendait. L'adolescente était installé sur l'îlot. Son sac et sa veste étaient sur le sol où elle les avait laissés choir. Ses écouteurs desquels on pouvait entendre la musique s'échapper traînaient près d'elle. Lors que la jeune femme lui avait adressé la parole, la gamine avait émit un long soupire agacé. Cela commençait bien… La communication n'allait pas être simple… Mais Elehanne commençait à avoir l'habitude. Il allait falloir qu'elle y mette du siens…
La gamine ouvrit enfin la bouche.

-Lut'. Qu'est ce que tu fous ici ? Lacha Erza

Toujours aussi franche remarqua sa sœur. Et toujours aussi agréable… Elehanne commençais un peu à en avoir marre. Elle tentait d'avoir une bonne relation avec elle, mais son interlocutrice ne faisait aucun effort. Elle la rejetait de tout son être. Cela lui faisait un peu mal au coeur. Elle aurait bien aimé aider cette petite. Car elle ne comprenait absolument pas ce qu'elle avait pus vivre.

C'est comme si elle n'avait jamais connu son père et qu'elle n'en savait rien. Car l'image de lui qu'avait les deux femmes était complètement opposés. C'était comme si elles ne parlaient pas de la même personne. Et cela, Eleh' ne le comprenait pas. Comment cela était-il possible ? Comment cette pauvre petite pouvait aussi mal connaître son père. Eleh' connaissait son âge ainsi que la date du décès de l'homme et de sa mère, il était donc impossible qu'Erza n'ai pas connus son père. Il allait falloir que qu'elle mette cela au clair un jour. Mais elle espérait que la raison n'était pas qu'elle ait reçu le même traitement que son pauvre petit frère…

Eleh' se dirigea vers le frigo et prit un yaourt avant d'aller s'installer en face de la jeune fille. La jeune femme lui fit un petit sourire rassurant. Et commença a manger son yaourt. Puis elle prit la parole en s'adressant à la petite.

- Je pense que tu le sais très bien. Rigola doucement Eleh'. Mais ne t'en fait pas pour ça, je m'occuperais d'eux. Il faut bien qu'ils finissent par ce dire que tu as des amis que tu as envie de voir en sortant de cour.

Eleh' continua de lui sourire. « Ils » n'étaient autres que ses grands-parents. Il est vrai qu'ils avaient un peu abusé sur ce coup-là. Il était à peine six heure de l'après-midi. Et pour une fois, la jeune femme était rentrée à une heure raisonnable. Certes elle n'était pas dupe, elle se doutait bien de la raison. Mais pendre la tête de sa demi-sœur à cet instant n'était absolument pas une bonne idée. Pour le moment il fallait lui faire comprendre qu'elle pouvait avoir une alliée dans cette famille. Il était sûr qu'elle allait partir dans quelques heures par sa fenêtre mais Eleh' ne pouvait rien y faire. Il fallait pour le moment lui faire comprendre qu'elle ne faisait pas tout de travers non plus.

Il y avait une bonne raison pour laquelle Eleh' voulait tenter de la comprendre. C'était car elle avait fait les mêmes sortes de coups à ses grands-parents quand elle était plus jeune. Partir par la fenêtre de sa chambre n'était pas quelque chose d'inconnus à la jeune femme. C'était pour cela qu'elle savait parfaitement la raison de l'heure raisonnable de rentré de la gamine. Elle se voyait un peu en elle quelques fois. Eleh' continuait de lui sourire doucement. Il fallait qu'elle adoucisse l'adolescente pour pouvoir lui parler.

M'man me laissait pas souvent toute seule avec papa quand j'y pense. Genre, jamais en faite. Elle était toujours là et papa rentrait toujours après elle du boulot. Ouais, j'me souviens pas avoir passé un moment tout seul avec lui. Mais c'pas grave ça, hein ? Genre, c'juste parce qu'il avait pas assez de temps ? Parce que M'man, elle, passait tout son temps accroché à mes baskets quand j'étais à la maison. Elle me prenait pour un bébé alors que c'est elle qui a signé les papiers pour m'autoriser à sauter deux classes. Ouais, deux. C'est pas de ma faute, si j'ai un cerveau plus développé. Enfant précoce. C'comme ça qu'il m'appelle. Mais j'suis pas une enfant. J'suis presque une adulte. Dans six ans, je serais officiellement majeure et je pourrais picoler à m'en faire péter la tête légalement, fumer comme un pompier et faire c'que je veux de mon cul. Quoi que fumer pour l'sport c'est pas le mieux. Je vais me défoncer les poumons à cause de cette merde en cylindre. Mais au pire, on s'en fou. Qui sait, j'pourrais toujours faire les deux : du sport et fumer. Ça pourrait être sympa.

- Je pense que tu le sais très bien. Mais ne t'en fait pas pour ça, je m'occuperais d'eux. Il faut bien qu'ils finissent par ce dire que tu as des amis que tu as envie de voir en sortant de cour.
- C'bon, ils peuvent pas me lâcher, là ? J'suis pas rentré tard, merde. Quoi que je face, ils sont pas content. Alors ouais dis leur de me lâcher les basques, je suis assez grande pour savoir ce que je fais, j'ai pas besoin d'avoir des gens sur mon dos. Tu leur diras aussi que ce soir ils boufferont tous seul, j'ai pas envie de voir leurs gueule. J'serais dans ma chambre.[/g] Je réponds sèchement en levant les yeux au ciel.

Bon, je serais peut-être pas dans ma chambre, mais elle a pas besoin de le savoir. J'assume totalement le fait d'être une menteuse sur mes occupations et l'endroit où je me trouve, mais je dois le faire pour me protéger. Même Jensen m’engueule pas. Tant que je me fais pas chopper j'suis tranquille. Mais depuis qu'il m'a cramé, c'bon je vais carrément plus attention et j'm'entraîne mieux pour pas me faire attraper. Pour l'instant ça se passe bien.

- J'ai pas besoin de Babysitter. Tu peux rentrer chez toi. Je grogne en terminant ma pomme.

Je termine de manger ma pomme en attrapant mon téléphone portable pour faire défiler mes notifications. Rien de bien intéressant. Comme la plupart du temps en faite, mais c'est plus intéressant que ma "demie-soeur" qui essaye apparemment de nouer des liens avec moi. Mais je m'en fou en faite. Je ne veux personne d'autre dans ma vie que mes amis et pourquoi pas Jensen. Mais je veux pas la faire rentrer dans ma vie. Ni elle, ni les deux autres, ni les vieux, il en est hors de question. Je sais que pas mal de gens pourraient dire que je suis toujours en train de faire mon deuil et blablabla, mais c'pas vrai. En faite, j'ai juste pas envie de vivre avec des gens qui critiquent mon père alors qu'il est mort et qu'il mérite un peu de respect. Si elle veut qu'on s'entende bien ; elle doit arrêter de me prendre pour une gamine et arrête de juger mon père constamment alors qu'elle ne le connaît pas. Elle devrait le savoir.

La gentillesse de Elehanne n'eut pas l'air d'avoir l'effet escompté. L'adolescente était toujours concentrée sur sa pomme et lorsqu'elle daigna enfin lui adresser la parole ce ne fut pas mieux. Erza' fut aussi sèche qu'un gâteau apéro ! Ouai, la comparaison n'est pas géniale, mais vous voyez ce qu'elle veut dire. C'était loin d'être gagné.

- C'bon, ils peuvent pas me lâcher, là ? J'suis pas rentré tard, merde. Quoi que je face, ils sont pas content. Alors ouais dis leur de me lâcher les basques, je suis assez grande pour savoir ce que je fais, j'ai pas besoin d'avoir des gens sur mon dos. Tu leur diras aussi que ce soir ils boufferont tous seul, j'ai pas envie de voir leurs gueule. J'serais dans ma chambre.

Et bien c'est comme ça qu'elle demande un service ? Elehanne l'aurait bien fait volontiers sans qu'elle le lui demande. Après tout elle avait déjà prévus de le faire. Mais la façon dont la jeune fille lui avait répondu était loin de lui donner envie. Non mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire de plus à force ? Même la gentillesse ne passait visiblement pas… Elehanne était à cours d'idée. Elle ne savait plus comment prendre cette gamine. Pourtant, ça serait tellement plus agréable qu'elles s'entendent. Ça leur faciliterait la vie. Les tensions, c'est épuisant à force. Elehanne en avait suffisamment avec son petit frère lorsqu'elle le voyait. Elle n'avait pas besoin d'en avoir aussi avec cette jeune gamine. Mais bon, cela devait être l'adolescence. Si la jeune femme continuait d'essayer, cela finirait peut-être par porter ses fruits qui sais… Mais elle était loin d'être convaincue. Elle poussa un long soupire et se passa la main dans les cheveux.

- J'ai pas besoin de Babysitter. Tu peux rentrer chez toi.

En plus, elle en rajoute une couche. Elehanne la laissa finir sa pomme puis la regarda mettre le nez dans son téléphone sans lui accorder plus d'attention. Eleh' se racla la gorge et plongea son regard dans le siens. Elle prit un air sérieux. Il était temps d'être franc et de mettre les points sur les « i ». Elle n'était pas la seule à faire des efforts. Si cette gamine voulait avec un point désagréable en moins dans cette famille, il allait falloir qu'elle y mette du siens ! Alors Eleh' prit la parole, toujours en la fixant.

- Ecoute Erzalya, on est sœur, que cela te plaise ou non. Ca tu ne peux rien y faire. Je sais très bien que tu as des conflits avec les vieux et Lohanne et que c'est pas facile pour toi. Ils sont chiant, te râlent tout le temps dessus, t'empêche de faire ce que tu souhaites alors que tu ne leur accorde aucun crédit. Mais malheureusement c'est comme ça ! Et je suis aussi passé par là. Un conseil : tu veux qu'ils te lâchent la grappe ? Et bah donne leur une raison de le faire.

Elehanne soupira un grand coup et regarda encore sa jeune demi-sœur. Ne voyant parole sortir de sa bouche, elle continua.

- Je suis celle qui pourra le plus te comprendre ici. Alors il est dans ton intérêt qu'on s'entende bien. Tu sais très bien que je serais la seule qui pourra prendre ta défense. En plus ça sera beaucoup plus agréable pour nous deux de vivre dans une bonne entente tu crois pas ? Et ça sera plus facile pour toi si tu sais que tu as une alliée dans cette famille ! Alors s'il te plais fait un petit effort. Je voudrais juste apprendre a te connaître.

La jeune femme l'observa en quête d'information sur ce qu'elle pouvait ressentir. Elle espérait que ses paroles n'allaient pas braquer la gamine. C'était parfaitement le genre à tout comprendre de travers et à se renfermer. Hors ce n'était pas le but de la jeune femme.

J'ai pas envie d'être gentille avec elle, j'ai pas envie de tomber dans leur piège du : je suis gentille, tu peux me faire confiance. Dans c'monde, on peut faire confiance à personne. 'Fin, si, mais pas aux gens que tu rencontres comme ça. Genre, Hope, j'peux lui faire confiance, elle c'est sûr. Après on repassera. Même la putain de psychologue scolaire qu'on a voulu aller me faire, voir, c'est une conne qui t'fait croire que tu avoir confiance en elle, alors qu'à la première occasion, elle ira tout raconter aux profs pour qu'il m'prenne en pitié. Faut pas croire que j'vais aller parler à une psy. J'suis très bien dans ma tête, dans mon corps et je vais bien. Donc, pas besoin d'en parler, c'est bon, c'est réglé.

Je pense à prendre mon téléphone pour demander à Hope comment elle va et si elle veut qu'on se voit. Comme ça, j'me barrerai dans la soirée et on se feras un truc toutes les deux, ça sera beaucoup mieux que d'parler avec elle et de se prendre la tête. Quoi ? J'aime pas me prendre la tête, c'nomal non. J'sais pas qui aime ça. Mais c'pas pour autant que je ferais des efforts. Pourquoi moi j'en ferais si elle n'en fait aucun ? Ou est le principe dans c'histoire. C'est pas juste, c'est tout.

- Ecoute Erzalya, on est sœur, que cela te plaise ou non. Ca tu ne peux rien y faire. Je sais très bien que tu as des conflits avec les vieux et Lohanne et que c'est pas facile pour toi. Ils sont chiant, te râlent tout le temps dessus, t'empêche de faire ce que tu souhaites alors que tu ne leur accorde aucun crédit. Mais malheureusement c'est comme ça ! Et je suis aussi passé par là. Un conseil : tu veux qu'ils te lâchent la grappe ? Et bah donne leur une raison de le faire. Je suis celle qui pourra le plus te comprendre ici. Alors il est dans ton intérêt qu'on s'entende bien. Tu sais très bien que je serais la seule qui pourra prendre ta défense. En plus ça sera beaucoup plus agréable pour nous deux de vivre dans une bonne entente tu crois pas ? Et ça sera plus facile pour toi si tu sais que tu as une alliée dans cette famille ! Alors s'il te plais fait un petit effort. Je voudrais juste apprendre a te connaître.
- On est soeur et bah écoute, on dirait pas hein ? J'vois pas pourquoi nos liens de "sang" me forcerait à te considérer comme ma soeur ! A quel titre ? On s'connaît depuis même pas deux mois et tu veux que je te considère comme ma soeur ? Pardon, mais non, hors de question. Tu voudrais que je leur prouve comment hein ? Les bonnes notes ? Je leur en ramène, alors dis moi ce qu'il faut faire pour qu'il me lâche la grappe et je le ferais. Mais je suppose que tu dis juste ça pour que je pense qu'on pourrait bien s'entendre, hein ? Ah ouais ? Je commence en me plaçant juste en face d'elle. Tu es la seule qui peut me comprendre ? Vraiment ? Alors, j'peux savoir pourquoi vous êtes tous toujours en train de critiquer mes parents ? J'ai pas envie de bien m'entendre avec des gens qui sont pas capables de respecter des morts ! Pour qui vous vous prenez pour être méchant avec eux, hein ? Ils vous ont rien fait, alors vous n'avez pas le droit, merde ! Et je refuse de bien m'entendre avec qui que ce soit tant que vous continuerez à vous comporter comme des gamins ! Des alliés, ça ne passe pas son temps à descendre la famille des autres. Je grogne en finissant par attendre qu'elle me réponde.

Ouais, là, j'attends qu'une chose, c'est qu'elle m'explique leur délire ; qu'elle me dise pourquoi ils sont toujours en train de faire chier. Ouais, j'veux comprendre putain. Je suis obligée de lever la tête pour la regarder, j'suis plus petite en taille. De toutes façons, c'est pas étonnant. J'pas encore fini de grandir. Faut juste espérer que je gagne des centimètres rapidement parce que je déteste être en position de "faiblesse". Je ne la lâche pas du regard. J'attends, et je camperai dans la cantine jusqu'à ce que j'ai une réponse de sa part. Il est hors de question que j'abandonne. Cette fois, il en est hors de question, je veux savoir.

Elehanne aurait du s'y attendre. L'adolescente en face d'elle n'avait strictement rien à ce qu'elle voulait lui faire comprendre. Ce n'était pas étonnant. Tant qu'elle ne saurait pas la vérité, elle sera toujours remontée contre eux. Mais même si Eleh' lui annonçait ce qu'elle avait à lui dire, la gamine ne la croirait pas. Elle ne leur faisait aucune confiance. Alors comment pourrait-elle croire à la vérité sur son père ? Même Elehanne, à sa place, n'y croirait pas. Comment admettre une si triste vérité lorsqu'on adule la personne concernée ? Et la voilà qui monte direct sur ses grands chevaux.

- On est soeur et bah écoute, on dirait pas hein ? J'vois pas pourquoi nos liens de "sang" me forcerait à te considérer comme ma soeur ! A quel titre ? On s'connaît depuis même pas deux mois et tu veux que je te considère comme ma soeur ? Pardon, mais non, hors de question. Tu voudrais que je leur prouve comment hein ? Les bonnes notes ? Je leur en ramène, alors dis moi ce qu'il faut faire pour qu'il me lâche la grappe et je le ferais. Mais je suppose que tu dis juste ça pour que je pense qu'on pourrait bien s'entendre, hein ? Ah ouais ? Tu es la seule qui peut me comprendre ? Vraiment ? Alors, j'peux savoir pourquoi vous êtes tous toujours en train de critiquer mes parents ? J'ai pas envie de bien m'entendre avec des gens qui sont pas capables de respecter des morts ! Pour qui vous vous prenez pour être méchant avec eux, hein ? Ils vous ont rien fait, alors vous n'avez pas le droit, merde ! Et je refuse de bien m'entendre avec qui que ce soit tant que vous continuerez à vous comporter comme des gamins ! Des alliés, ça ne passe pas son temps à descendre la famille des autres.

Et bien on peut dire qu'elle l'avait fait parler au moins. Erza avait vidé son sac. Elehanne espérait que cela lui avait fait du bien, même si elle ne serait pas surprise qu'au final ce soit pire. Mais que pouvait-elle faire. Elle devait juste l'écouter pour le moment. Rester silencieuse devant elle et attendre que la tornade se soit déchaînée. Mais maintenant elle se trouvait campée devant elle. Si elle avait pu avoir des fusils dans les yeux, Eleh' serait morte. Cette dernière poussa un loin soupire. Elle allait tout de même devoir lui en parler… Il semblait que la gamine n'attendait que ça. Mais sa pauvre grande sœur ne savait pas vraiment comment s'y prendre. C'était bien plus compliqué qu'elle ne pourrait l'imaginer. Surtout que la petite avait une vision complètement déformée de la réalité.

Mais il le fallait. Alors Elehanne, toujours assise, planta elle aussi son regard dans le siens. Il allait falloir que cette gamine comprenne le message, cela devenait urgent. Les autres sujets qu'elles avaient abordés, comme leur grands-parents, allaient devoir attendre un peu. Elle prit une grande inspiration et prit un air sérieux.

- Erzalya, il faut déjà que tu saches quelque chose. Nous aimions tous notre mère. Bien plus que tu ne semble l'imaginer. Et pour une bonne raison, c'était notre mère d'accord ? Nous ne lui reprochons rien, elle ne voyait simplement rien de ce qui se passait. A moi aussi ma mère me manque. Celui à qui nous reprochons des choses, c'est seulement ton père… Je sens que tu cherches à comprendre. Mais je sens aussi que même si je t'annonce la vérité, tu ne voudras jamais me croire. Comme tu l'as dis, tu n'as pas confiance en moi…

Une lueur de tristesse passa dans les yeux de la jeune femme. Parler de cela n'allait pas être facile. Et elle sentait une vague d'émotion qui commençait à l'envahir. Malheureusement, elle ne pouvait pas se laisser aller devant sa petite sœur. Il allait falloir qu'elle reste forte même si cela allait être très dur…

Je sais que je suis une sale gosse, je sais que je suis que personne dans cette baraque ne me supporte, mais je m'en fiche royalement. Vous voulez savoir pourquoi ? J'attends plus rien de la vie. J'suis pas dépressive, mais je m'en fou. Je m'en fou parce que la vie, c'est qu'une connasse qui se fou de ta gueule. Mes parents sont morts ; ok, je vais surmonter le truc parce que de toutes façon, c'est comme ça, je pourrais rien y changer, mais merde apprendre que t'as des membres de ta fille que tu ne connais pas et qui en plus, ne sont que des cons qui passent leur temps à t'engueuler et à n'être que des cons avec toi, c'est pas la peine.

- Erzalya, il faut déjà que tu saches quelque chose. Nous aimions tous notre mère. Bien plus que tu ne semble l'imaginer. Et pour une bonne raison, c'était notre mère d'accord ? Nous ne lui reprochons rien, elle ne voyait simplement rien de ce qui se passait. A moi aussi ma mère me manque. Celui à qui nous reprochons des choses, c'est seulement ton père… Je sens que tu cherches à comprendre. Mais je sens aussi que même si je t'annonce la vérité, tu ne voudras jamais me croire. Comme tu l'as dis, tu n'as pas confiance en moi…
- Mais quoi putain ?! Qu'est-ce qui s'est putain de passer pour que vous vous comportiez tous comme des cons, hein ? Si vous l'aimez tant que ça, pourquoi j'ai grandi sans savoir que j'avais des frères et sœurs ? Pourquoi tous le monde me ment tout le temps, hein ? Vous étiez OU à la mort de papa et de maman ? T'as pas les réponses ? Tu vas pas me le dire parce que j'ai pas confiance en toi ? Bah maintenant, je serais toi, je l'ouvrirai et je raconterai les merdes que tu ne me dis pas parce que je veux des putains de réponses, d'accord ? JE VEUX DES RÉPONSES, merde. Personne n'est capable de s'expliquer ?

Je me sens tellement en colère. Je suis tellement en colère, putain. J'ai le corps tendu, j'le sens. J'vais avoir besoin d'adrénaline pour faire passer tout ça. Je vais avoir besoin de rentrer chez des gens oublier cette maudite conversation. Une partie de moi et terriblement a cran, pourquoi personne ne me dit rien alors qu'ils semblent tous savoir quelque chose. Comment j'pourrais me sentir dans une putain famille alors que tout le monde me ment tout le temps. J'en ai vraiment ras le cul de leurs mensonges à deux balles. Qu'est-ce qu'il peut y avoir de si grave pour qu'ils fassent tant de mystères inutiles ?