Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

Trois mois, cela fait déjà trois mois que cette saloperie de virus a commencé à se propager. Commençant par les grandes villes, ces dernières fut très vite isolées, mais pas suffisamment rapidement. Puisqu'il a commencé à traverser les océans. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous avions affaire au départ. Très vite, je n'ai plus eu de nouvelles de ma mère, ni de Ray. Et quand Fairwalk a commencé à être touchée, ce fût la fin d'une vie. La fin de ma vie, celle de mes amis. J'ai perdu tout le monde, je ne sais pas se qu'ils sont devenus, s'ils sont encore en vie, s'ils sont devenus un de ces êtres qui m'empêchent de dormir la nuit. Il ne me reste plus que Lukas. Parce que lorsqu'ils ont sonné l'alerte, nous étions ensemble, en train de nous disputer.

Parce qu'avant tout ça, j'ai découvert que mon ex était revenu en ville, qu'il avait rencontré ma meilleure amie et j'ai vu dans les yeux de cette dernière, qu'elle ressentait quelque chose pour Jude. Nous avons bu ce soir-là, lorsqu'elle a appris qu'il était le fameux Jude et lorsque j'ai appris qu'il était l'homme dont elle m'avait parlé. A la suite, je suis rentrée, mais au lieu de me rendre à mon propre appartement, je suis allée chez Lukas. Je n'étais pas vraiment saoule, enfin, si, un peu, mais pas suffisamment pour n'avoir aucun contrôle sur moi, j'avais juste envie de tirer un trait sur Jude et en même temps, envie de montrer à Lukas que je n'avais plus envie d'être simplement son amie. Nous avons donc couché ensemble. Je me souviens a quel point j'ai aimé ce moment. Pas comme notre dernière dispute. Elle portait sur le fait que cette fameuse nuit de totale symbiose, nous ne nous étions pas protégés. Et bien entendu, il c'est passé la chose qui doit évidemment se passer lorsque qu'une nouvelle relation se forme ainsi, je suis tombée enceinte « Youpi ! J'ai réussie du premier coup ! » Tu parles d'une chance… enceinte dans un monde qui est en train de s'écrouler, où nous sommes forcés de survivre et non de vivre.

Nous avons dû quitter l'appartement où vivait Lukas, c'était trop dangereux avec tous ces infectés dans un même immeuble. Nous ne pouvions pas non plus aller dans mon appartement, le même problème se posait. Nous avons donc parcouru les maisons abandonnées et nous avons élu domicile dans l'une d'entre elles. Nous barricadant. Je suis assise sur le lit qui ne ressemble plus du tout a cet endroit confortable où j'aimais tant me reposer auparavant. Le dos contre le mur, une main posée sur mon petit ventre qui commence doucement à s'arrondir, je caresse de mon autre main les cheveux de Lukas qui dort en boule à côté de moi, tout en l'observant. Je ne sais même pas si nous sommes ensemble, et franchement, je m'en fiche. Quel genre d'avenir pourrions nous avoir à ce jour ? Tout est apocalyptique. Je ne dors pratiquement pas. Depuis que j'ai vu de mes propres yeux ce qu'il se passait en dehors de notre espèce de petite bulle. Je n'arrive pas à croire que la fiction nous ai rattrapée comme ça et que nous n'y soyons pas préparés. J'ai froid, tellement froid... presque autant que j'ai peur.

(c) AMIANTE

Cette fois, je crois bien que c'est la fin

ft. lukas & milas

La vie n'était plus pareille. Depuis ce satané virus tout avait changé. J'avais vu Zilla mourir sous mes yeux, elle s'était faite manger par un homme, pris de panique j'étais parti, l'abandonnant. Pas un jour ne passait sans que je m'en veuille, pas un jour ne passait sans que je la vois en rêve. Car je ne l'ai pas simplement abandonnée, je l'ai aussi tuée. Quelques jours après sa mort je l'ai revue, mais ce n'était plus elle. Zilla était devenue une d'entre eux, un rôdeurs qui ne voyait plus en moi, son frère, mais un bout de viande. J'ai essayé de l'appeler, de la faire revenir mais c'était trop tard, ces pourritures l'avaient eu. Ils me l'avaient pris. Je l'ai donc tuée. A contre coeur, mais j'étais obligé ! Je préférais qu'elle soit morte, au lieu de la laisser comme ça... Kerstin, quant à elle je ne sais pas où elle est. A vrai dire une fois que Zilla n'était plus là, je suis allée chez Mila, je n'ai pas pensé à Kerstin, mais j'ai pensé à Mila... Je ne voulais pas la laisser... Depuis je ne la quitte plus, je regrette d'ailleurs de l'avoir laissé quelques jours. Avant ce putain de virus nous nous sommes un peu engeuler, car elle m'a annoncé qu'elle était enceinte de moi. Pas que j'étais triste ou en colère, mais je ne savais pas comment réagir. Après tout, nous avions que couché qu'une seule et unique fois ensemble. Puis quand tout cela a commencé je suis allé la voir je lui ai dit de ne pas bouger et que j'allais revenir avec Zilla. Je ne voulais pas la laisser. La suite vous la connaissez. Je n'ai pas pu chercher Kerstin après. Je suis retourné chez ma brune et nous sommes partis, son appartement était trop dangereux comme le mien. Les maisons étaient beaucoup mieux, car il y avait plusieurs issues de secours, c'est plus facile pour nous de nous échapper...
Je dormais quand je fis un don hors du lit. Encore un cauchemar et le même depuis que j'ai dû ôter la vie à ma petite soeur. Je regarde Mila, je vois que je lui ai fait peur. Je passe mes mains sur mon visage avant de rasseoir sur le bord du lit. « Je vais bien ne t'inquiète pas... » je soupire longuement, tout ça ce n'est pas une vie et j'avais peur pour notre enfant, comment il va faire pour grandir dans un monde apocalyptique ?? Après avoir plus ou moins repris mes esprits, je me retourne vers Mila et lui dépose un tendre baiser sur ses lèvres. « Tu t'es un peu reposée ? » Dans son état et dans le monde dans lequel on vivait, c'était important qu'elle se repose...

© crédit fiche ; night sky & crédit avatars ; sugar slaughter

Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

J’étais totalement perdue dans mes pensées lorsque Lukas fit un bond dans le lit. Encore un cauchemar pensais-je, comme toutes les nuits d’ailleurs. Comment ne pas en faire ? C’est peut-être pour cette raison, pour ne pas en faire que je n’arrive plus à dormir. Ou alors, pas longtemps. Car à chaque fois que je ferme les yeux, je vois Ally, transformée et je n’arrive plus à enlever cette image de ma tête. Elle me manque tellement, j’aimerais tant qu’elle soit là, avec moi. Tout serait bien différent avec sa présence. Mais pour l’instant, je sursaute au bond de Lukas, comme à chaque fois. Je ne peux pas m’en empêcher. Pas seulement parce qu’il me fait peur, mais aussi parce que j’ai peur pour lui. J’hoche ma bouille lorsqu’il me dit qu’il va bien, glissant une main dans son dos, pour l’apaiser un peu. Je sais qu’il a peur. Il faudrait être fou pour ne pas être terrorisé dans une situation pareille. Je continue mes caresses dans son dos, jusqu’au moment où il se retourne vers moi pour déposer un tendre baiser sur mes lèvres, je ferme doucement les yeux à ce contact. Ça me fait tellement de bien quand il m’embrasse, j’ai presque l’impression que je vais me réveiller de ce cauchemar. Mais à chaque fois qu’il s’éloigne, il me ramène sur terre. Je soupire un peu à sa question. « Oui un peu… mais je n’arrive pas à dormir très longtemps. » je n’ai pas envie de lui mentir, mais je ne veux pas qu’il s’inquiète pour moi non plus, nous avons déjà suffisamment de soucis à nous faire tous les jours pour notre simple survie. Je me glisse hors de la couverture et me dirige vers la fenêtre afin de regarder la rue. Elle est pleine, pleine de morts… certains sont vivants, certains ne vont pas tarder à le devenir. Je scrute chacun d’entre eux, je scrute la rue, avec l’espoir de voir Ally en vie. Je m’imagine en train de lui ouvrir la porte de la maison dans laquelle nous nous cachons et de la serrer dans mes bras jusqu’à l’étouffer. Une larme glisse sur ma joue, j’y passe le dos de ma main afin de l’effacer, puis je glisse cette main à mon ventre. Ne t'inquiète pas petit pois... ça va aller...

(c) AMIANTE

cette fois, je crois bien que c'est la fin ▬ Milkas

Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

J’étais dans mes pensés, en train de m’éloigner totalement de la réalité quand Lukas s’approche de moi, m’entourant le ventre de ses bras, je ferme alors un instant les yeux. J’aime quand il fait ça, il me rassure, j’aurais presque l’impression que tout va bien, et j’imagine se qu’aurais pu être notre vie si cette catastrophe n’était pas arrivée. Nous aurions pu être une famille, une petite, mais je suis certaine que nous aurions été heureux, tous les trois. « Je t’aime aussi tu sais… » Et je suis sincère quand je lui dis ça. S’il y a une chose que cette aventure m’a appris, c’est que je l’aime, vraiment, et que je ferais tout, absolument tout pour lui. Sans poser aucune question, bêtement, par amour. J’ouvre à nouveau les yeux, j’ai entendu le même bruit que Lukas apparemment, des coups de feu dans la rue. Je sens mon cœur qui s’accélère, je serre son bras, tout en l’écoutant me dire qu’il faut qu’on parte. Je me retourne alors vers lui. « Pour aller où ? Il y a pleins de maisons dans cette rue, peut-être qu’il n’entrera pas ici. S'il te plait, on attend un peu...» La vérité, c’est que je suis terrifiée à l’idée de sortir de cette maison et de devoir trouver un nouvel endroit pour nous cacher. Et puis, nous ne pourrons jamais emporter avec nous toutes les réserves que nous avions faites. J’étais en train de paniquer, vraiment, je suis morte de peur à l’idée de nous retrouver sans défense dehors, avec ces monstres. Je m’éloigne un peu de Lukas afin d’aller regarder par une autre fenêtre, peut-être que j’arriverais à voir la personne qui a tiré un coup de feu. Quel imbécile d’ailleurs, il doit très bien savoir que le bruit les attire, les armes à feu ne sont pas vraiment conseillées pour les éliminer. Surtout qu’elles ne sont pas vraiment efficaces, elles ne font que les ralentir. Même s’il est beaucoup plus simple de tirer dans quelqu’un, que de lui trancher la tête avec une machette, ou n’importe qu’elle arme blanche. Les armes sont comme les vivres, il est de plus en plus difficile d’en trouver pour se défendre face à eux.

(c) AMIANTE

cette fois, je crois bien que c'est la fin ▬ Milkas

Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

Je pince un peu mes lèvres quand Lukas me dit qu’on attend un peu. Je suis un peu soulagée et rassurée, je continue de me dire que la personne qui tire dehors, ne viendra pas chez-nous. Enfin, chez-nous est un bien grand mot, mais c’est en tout cas le dernier lieu sûr que nous avons trouvés pour nous terrer. Je me blottis contre lui, les yeux mi-clos, je pense à Ally. J’aimerais tellement savoir si elle va bien, si elle est avec Jude, s’il la protège comme il me l’a promis quand je leur ai donné ma bénédiction. Je suis sur le point de verser une larme, mais une voix se met à crier à l’aide dehors, Lukas se décolle donc de moi pour aller observer ce qu’il se passe à l’extérieur. Je ne bouge pas de ma place, j’attends simplement, le regardant, l’écoutant chuchoter quelque chose, je n’entends pas vraiment, mais mon corps se raidi automatiquement, comme s’il savait ce qui allait se passer ensuite…

J’ouvre de grands yeux paniqués quand il me dit qu’il faut que l’on parte. Non non non ! Ça y est, le cauchemar reprend de plus belle, je me dirige vers la chambre afin de prendre le minimum, puis je me dirige vers la porte de derrière, suivie de Lukas, pour que l’on puisse s’échapper avant qu’ils n’arrivent.

(c) AMIANTE

cette fois, je crois bien que c'est la fin ▬ Milkas

Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

Je suis Lukas afin que nous puissions nous mettre à l'abri. J'entends les cris de l'homme de tout à l'heure, il hurle pour que l'on lui vienne en aide, je ferme brièvement les yeux afin d'ignorer ses appels. J'allais pour ouvrir la porte afin de sortir, mais Lukas me prend le bras avant que je ne fasse quoi que ce soit, me demandant de le laisser y aller en premier, tout en me faisant un sourire pour me rassurer avant de m'embrasser en douceur.

Il commence à sortir lentement de la maison, vérifiant que la voie est libre. Quand il me fait signe, je sais que je peux sortir en toute tranquillité. Ou presque en tout cas. Une fois à l'extérieur, nous marchons quelques minutes à la recherche d'un lieux sûr, mais il ne fallu pas longtemps avant que l'on remarque notre présence, Lukas me crie de courir et je ne me fais pas prier, une main dans celle de mon amour, l'autre posée contre mon ventre afin de me soulager un peu pendant la course, et quelle course, plus ça va, plus je ralentis la cadence, je ne peux plus suivre, heureusement, nous avons semé la horde de zombies qui était à nos trousses. Aussitôt, nous remarquons que nous ne connaissons pas le quartier, nous nous approchons donc d'une maison afin d'y entrer.

« Soit prudent surtout... » lui dis-je avant de le laisser pénétrer dans la maison. Je patiente quelques minutes, tout en surveillant que personne ne s'approche. Lukas ne met pas longtemps avant de m'avertir qu'il y a à manger à l'intérieur. Je me précipite donc afin de prendre un maximum de vivre pendant qu'il va vérifier l'étage.

Je me suis un peu calmée, mais je ne reste pas dans cet état d'esprit très longtemps, quand j'entends l'homme que j'aime crier, je ne cherche pas à comprendre : je m'empare du premier couteau que je trouve dans la cuisine et je fonce à l'étage, je le retrouve en train de frapper à mort cette chose. Il lui a déjà explosé le crane, mais sûrement à cause de la peur, il continue de frapper alors qu'elle est maintenant définitivement morte. Je baisse alors le couteau et passe ma main contre son bras pour le faire sortir de cet état d'esprit.

« Lukas c'est bon, c'est fini, viens par là... » lui dis-je en le retournant afin de le serrer dans mes bras. Pendant quelques minutes, afin de le calmer et de me calmer moi aussi. Je m'éloigne un peu de lui et prend son visage entre mes mains.

« Tu vas bien ? Tu n'as rien ? » lui demandais-je inquiète.

(c) AMIANTE